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Mara et No Luck : deux street artists originaires de Montpellier

Marlene Braach 16 février 2020
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© No Luck & Mara

À l’occasion de l’exposition Corpus à la galerie Artistik Rezo du 18 au 20 février, Mara et No Luck ont répondu aux questions de l’équipe.

Qui êtes-vous ? D’où viennent vos blazes ?

No Luck : Je viens d’Ardèche et j’habite à Montpellier depuis six ans. No Luck (en français « Pas de chance ») est devenu mon blaze parce qu’il y avait un période dans ma vie où je n’ai pas eu de chance.

Mara : J’ai toujours vécu à Montpellier. Mon nom d’artiste vient de la Capoeira. C’est comme dans le graff, chaque capoeiriste à un nom et le mien était Maracuja. Avec le temps, c’est devenu Mara.

Quelle est votre démarche artistique ?

Mara : Je m’inspire beaucoup de l’actualité et du réel. Ce qui fait que mes œuvres permettent à ceux qui les regardent de s’interroger sur ce qu’ils voient. Je veux que les gens qui passent s’arrêtent pour réfléchir sur le sujet. Pour moi, c’est même une manière thérapeutique de penser et de travailler sur un sujet.

No Luck : Je fais beaucoup d’expérimentation, notamment en mélangeant des cultures différentes dans la plupart de mes œuvres. J’ai aussi fait du graphisme et depuis quelques années, je crée des runes et des hiéroglyphes. Comme Mara, j’interroge le spectateur à travers un système d’écriture inexistant. J’aime le mystère qui s’en dégage.

© Mara

Votre meilleur et votre pire souvenir de la rue ?

Mara : En général, ce qui me plaît, c’est de créer une vraie conversation avec un passant, autrement dit d’engager une réflexion sur le sujet de l’œuvre. Ce que les gens voient – souvent des choses auxquelles tu n’avais pas pensé – est super enrichissant.
Mon pire souvenir remonte à mon tout premier collage. Pendant l’été, je suis sorti, en short et tongues, avec ma petite boîte de colle, mais un orage a éclaté m’obligeant à rentrer chez moi. J’étais vraiment en panique. J’ai même cru en la manifestation d’une force supérieure m’empêchant de créer.

No Luck : Pour le meilleur souvenir, un jour, j’ai fait une rangée de symboles à la verticale dans une rue et trois quatre jours après, quelqu’un a mis d’autres symboles en chinois, comme une réponse. Du coup, j’ai ajouté à mon tour une troisième ligne, en espérant que la personne me réponde. Ce qu’elle n’a, hélas, jamais fait. Mon pire souvenir : quand je me suis fait courser par la police…

Votre dernier spot / projet ?

No Luck : C’était le Circus Battle, une battle entre quatre artistes devant un public qui vient au bar du Circus à Montpellier pour voir ce spectacle. Les artistes réalisent une œuvre pendant une heure et, à la fin, le public vote pour l’œuvre qu’il a préféré.

Mara : Il y a quelques jours, j’ai travaillé, avec l’artiste Kuro222, sur un projet d’exposition qui a lieu jusqu’au 17 mars au Bureaux And Co – La Station.

© No Luck

Votre spot idéal ?

No Luck : Un vieux mur de crépis. L’idéal pour pouvoir réaliser mes œuvres.

Mara : Je n’ai pas forcément un spot idéal. Ça dépend toujours de l’œuvre que je veux réaliser et bien sûr le message qui est derrière.

Une couleur que vous préférez travailler ? Pourquoi ?

No Luck : J’utilise souvent le bordeaux pour la rue parce que les murs à Montpellier sont beiges et c’est la couleur qui tranche le mieux.

Mara : Le noir et blanc.

Une découverte artistique ? Un compte Insta à partager ?

Fractal.h est un artiste de Montpellier qui reste plutôt discret. Il fait des portraits avec des visages qui sont très particuliers par rapport à la force de leurs expressions.

Avec quel artiste aimeriez-vous collaborer ? 

No Luck : Pokras lampas, un artiste russe qui fait du calli-graffiti monumental. Il fait des fresques et des toits entiers d’immeubles, parfois des stades entiers et des parkings.

Mara : J’aimerais bien faire une collaboration avec des rappeurs. Travailler avec des personnes qui sont des artistes, mais pas dans la même direction que moi.

Propos recueillis par Marlene Braach


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Exposition Corpus par Mayfly Gallery à la galerie Artistik Rezo

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